CAAF de l’Institut régional de formation (Europe Ibérique)

L’AEFE a créé en 2022 des Instituts régionaux de formation (IRF, qui remplacent les « mutualisations »), structures en gestion directe de l’Agence, dont les instances sont désormais opérationnelles. les personnels sont ainsi représentés au CAAF (conseil des affaires administratives et financières) et au CPS (conseil pédagogique et scientifique). La création et le développement des IRF posent de nombreuses questions en matière de budget et de maintien de la qualité de la formation continue qui était jusqu’à présent exemplaire dans le réseau. Pour la FSU, la formation continue est fondamental pour les personnels, notamment parce qu’elle permet au système scolaire français à l’étranger d’être un véritable réseau. Pour la zone Europe Ibérique (Espagne et Portugal), l’IRF est basé au lycée français de Barcelone.

COMPTE-RENDU DU CAAF DU 19 OCTOBRE 2023

1. Budget

Depuis janvier 2023, le CAAF possède sa propre trésorerie, il s’agit donc d’un exercice intermédiaire entre deux systèmes. Dans ce sens, à partir de 2024, on pourra véritablement saisir le rythme de croisière de l’IRF au niveau budgétaire.

Dans la péninsule Ibérique, il y a plus de 20 établissements dont 10 de la Mission laïque française (MLF). Depuis l’accord-cadre entre l’AEFE et la MLF, la tarification se fait à l’acte pour les collègues venant de ces établissements et participant aux stages du PRF de l’Agence. De plus, la MLF a développé son propre plan de formation (le “développement professionnel”). De fait, elle ne participe presque plus du tout au Plan régional de Formation.

La FSU regrette très profondément cette évolution, que ni l’AEFE ni la MLF ne doivent sous-estimer. La formation continue des personnels est le cœur de ce qui fait un réseau scolaire. Les stages et autres dispositifs sont essentiels pour les échanges entre les collègues, pour l’harmonisation de leurs pratiques et l’enrichissement mutuel, en particulier quand les programmes et instructions officielles évoluent. L’existence de deux plans de formation distincts AEFE et MLF coupe le réseau en deux. Nos collègues souffrent beaucoup de cette situation, qui les exclut du réseau AEFE. Le dispositif de la MLF, quoi qu’on en pense sur le fond, en est un autre, et c’est cela le problème. De surcroît, il apparaît comme un système dégradé : avec des formateurs qui ne sont pas comparables aux EF2D (ex EEMCP2) de l’Agence, avec des décharges horaires et des modes de recrutement complètement différents. De plus, l’offre est pauvre pour les formations disciplinaires et les stages se font souvent hors temps de travail, et en distanciel pur. À moyen terme, ce serait une catastrophe de couper ainsi les établissements MLF du réseau piloté par l’AEFE : seront rapidement mises en question la participation de ces enseignants à la correction des examens et l’homologation elle-même des établissements. L’AEFE doit assumer sa responsabilité comme pilote du réseau scolaire français à l’étranger et faire évoluer cette situation.

Le poste diplomatique souligne qu’il est important que, pour ce qui relève du régalien (examens, programmes, par ex.), un accord soit trouvé entre les deux institutions. 

Pour faire face à la baisse de recettes, la participation des EGD a augmenté (de 0,65% à 0,80% de la masse salariale). Cet exercice est déficitaire, se pose donc la question de la viabilité de l’IRF. Il va falloir rester très vigilants et étudier des solutions. Pour le 1er degré, l’évolution risque de voir se développer les missions d’établissements par des conseillers pédagogiques au détriment des stages. La FSU demande d’avoir une plus grande visibilité de la répartition des recettes de l’IRF entre EGD, conventionnés, partenaires, avec le cas particulier de la MLF.

Vote à l’unanimité du BR1 et BR2 (budgets rectificatifs).

2. Point sur le PRF (plan régional de formation) 2023-2024

La FSU remercie les équipes de l’IRF (collègues de Barcelone et du SCAC) pour tout le travail accompli. Les personnels sont très attachés à la formation continue. En particulier, l’effort consenti cette année pour indiquer les dates et les lieux des stages a grandement facilité les inscriptions, et on peut imaginer que, cette année, on aura beaucoup moins de désistements à la dernière minute. Les personnels apprécient aussi l’offre proposée pour les disciplines comme les arts, les SES ou encore la philosophie.

La FSU a abordé le problème du nombre de stagiaires sélectionnés au premier degré. Les Cellules de formation continue (CFC) de gros établissements ont limité le nombre de partants à deux. Nous faisons remarquer que si les gros établissements ne permettent que 2 stagiaires, nous comprenons la difficulté pour remplir certains stages…(4 stages ont été annulés ou transférés cette année car pas assez d’inscrits). La FSU demande que plus de collègues, au moins dans ces établissements où ils sont nombreux, puissent participer aux formations. Au second degré, dans certains établissements, les collègues ont été présélectionnés mais ne savent pas s’ils seront finalement sélectionnés. L’IRF va bientôt communiquer les partants.

Le proviseur du lycée français de Barcelone nous précise qu’au premier degré surtout, il y a un vrai problème de remplacement. Mais il ajoute que l’aspect financier des remplacements des stagiaires est également un poids qui pèse sur les établissements, poids auquel on ne prête pas attention, mais qui fait qu’on choisit moins de stagiaires partants.

Nous signalons que ces réponses ne sauraient nous satisfaire, et demandons à ce que les établissements où il y a plus d’enseignants puissent permettre à plus de collègues de participer à des stages de formation continue. 

Nous apprenons que certains stages ne sont pas remplis et qu’il y a eu une relance auprès des directeurs d’écoles. Nous demandons si les cellules de formation continue sont informées de ces relances. Nous n’avons pas eu de réponse. Nous insistons sur l’importance de l’information auprès des CFC dans les établissements. 

La FSU regrette que certaines disciplines aient une offre trop limitée cette année, comme les mathématiques, et suggère de davantage faire appel à l’Académie partenaire pour proposer des stages plus variés. L’IEN nous indique que ce travail est fait, mais que les changements récents de la politique de formation continue en France ont ouvert une période incertaine, qui empêche de concrétiser des projets dès maintenant.

La FSU invite l’IRF à expliquer aux enseignants, pour les disciplines du secondaire, quels sont les critères qui président au choix des stages d’une année sur l’autre, quels sont les grands objectifs. Cela pourrait être fait par un mail envoyé à tous les enseignants d’une discipline par les EF2D.

3. Présentation des axes du projet de zone et des actions de la ligue sportive

1- Projet de zone

Axe 1 : faire vivre le réseau ibérique pour renforcer le sentiment d’appartenance par une stratégie de communication

Axe 2 : renforcer la dimension internationale des établissements français à l’étranger et le plurilinguisme

Axe 3 : Valoriser et promouvoir les spécificités de l’enseignement français à l’étranger

Chacun de ces axes est décliné en plusieurs objectifs. 

La communication autour des axes du projet de zone va se développer afin que tout à chacun puisse en être informé. 

2-Actions de la ligue sportive

Le CAAF a voté pour accorder les subventions demandées par les divers établissements dans ce cadre. La FSU regrette le changement de mode de calcul de la participation des établissements, même si les masses budgétaires n’ont pas un grand impact sur l’IRF : les coûts reposent toujours davantage sur l’opérateur public AEFE, via ses EGD.

Le prochain CAAF est convoqué le 15 novembre 2023. 


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